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Il était temps de réactiver le réveil et de reprendre le chemin de l’école. C’est ainsi que le vendredi 31 août, à 8h30, sous un soleil de plomb, j’ai remonté Marshall St., tourné à droite sur King St. N., puis à gauche sur University Ave., pour enfin arriver devant le très moderne bâtiment de la Lazaridis School of Business and Economics. Lazaridis Hall Atrium sera notre repère pour la semaine.
 
C’est le début de l’International Orientation, un programme de quatre jours destiné aux étudiants internationaux et à ceux en échange, avant de plonger dans le grand bain. Au programme de la journée : récupération de notre badge, où figurent nom, prénom et drapeau du pays d’origine, et visite, formelle cette fois, de notre université d’accueil par des étudiants volontaires, aux t-shirts violets ornés de bienvenus dans toutes les langues. C’est alors l’occasion de découvrir les moindres recoins de la WLU, qui est en somme une ville dans la ville. Nous repassons donc devant devant la statue de Wilfrid Laurier pour rejoindre le Dining Hall, où nous prendrons la majorité de nos repas ce week-end. La pièce impressionne surtout de par l’énorme pan de mur recouvert de drapeaux de toutes les nations du monde. Puis nous passons par la bibliothèque. Cette fois encore, nous ne sommes pas au bout de nos surprises : celle-ci, en plus d’être moderne et adaptée aux besoins des étudiants, comprend une galerie d’art et un espace spécialement dédié à la création. Le responsable en est d’ailleurs particulièrement fier, et insiste bien sur le fait que notre inventivité doit en être le principal moteur.  De quoi inspirer, peut-être, la bibliothèque de Sciences Po Lille ? La journée s’achève sur un repas de bienvenue, mélangeant frites, pulled pork, tacos et s’mores, un assortiment assez détonnant, mais qui débouche sur une excellente soirée.
Le lendemain, une longue journée de présentations nous attend. Il faut donc prendre des forces, heureusement que le premier petit déjeuner pris au Dining Hall est copieux. On y trouve de tout, du salé au sucré, et on essaye de s’y retrouver entre les hash browns et les cinnamon buns. Puis retour au Lazaridis Hall, où l’on rencontre d’autres étudiants internationaux, dont une bonne majorité sont français. Ainsi, si le charme français opère outre-atlantique, le charme canadien, lui, opère aussi visiblement sur le vieux continent. Et puis, dès 10h, les présentations débutent. C’est une responsable de Laurier Internationals qui ouvre le bal. Un discours inspirant, qui débute par un « land acknowledgement », une reconnaissance des terres sur lesquelles est situé l’université et des peuples qui les ont occupées en premier lieu, les Haudenosaunee, les Anishnawbe et les Neutral People. Un détail qui a toute son importance, parce qu’il donne le ton et montre qu’à la Wilfrid Laurier, l’accent est mis sur le respect. On passe ensuite à des sessions de groupe, guidés par des étudiants. Parmi eux, on croise Katie, impliquée dans tout ce qui est possiblement imaginable sur le campus, du sport aux internationaux en passant par une sororité typiquement nord-américaine, et Eric, polyglotte volubile qui vole de groupe en groupe avec une facilité déconcertante, mais aussi Diana ou Teddy. Puis on enchaine avec des exercices de relaxation, qui rentrent dans le cadre d’un check-up de bien-être. Une fois encore, la WLU est aux petits soins.
Midi sonne l’heure du repas, toujours au Dining Hall. Le temps d’avaler salades et breadsticks et c’est déjà l’heure d’y retourner. Cet après-midi, cependant, c’est une présentation assez particulière qui nous attend. Son intitulé ? Sécurité. Elle est animée par celle qu’on a pu croiser à plusieurs reprises depuis notre arrivée, et dont la présence nous a d’abord surpris : la police du campus. Elle nous parait avant tout très cliché, avec ses uniformes et ses voitures, mais l’intervention contredit nos premières impressions. En effet, si voir les gardiens de la sécurité présents sur le campus nous met d’abord mal à l’aise, surtout si l’on a toujours en mémoire les polémiques récentes sur la présence des forces de l’ordre dans certaines universités françaises, leur discours tend à prouver qu’ici, ils font partie intégrante de la société. C’est d’ailleurs ce par quoi ils commencent, comprenant bien que ce fonctionnement n’est pas anodin pour tous. Ils nous donnent même leur compte Instagram, c’est dire ! On les retrouvera d’ailleurs plus tard lors de la Get Involved Fair, la journée de présentation des associations. Finalement, après une après-midi chargée, il est temps de se détendre. Et quoi de mieux pour cela qu’un Food Truck Festival ? Au programme : repas aux saveurs jamaïcaines, mais suivi d’une crêpe bien française, musique et jeux de société à taille humaine. Une belle soirée de fin d’été, qui se termine dans un pub de King St., alors que le soleil se couche déjà sur Waterloo.
Et le dimanche, c’est reparti pour un tour ! Le chemin entre le Dining Hall et le Lazaridis Hall devient familier. La journée commence par un discours délivré par Tarique, étudiant international jamaïcain aujourd’hui président de la Student’s Union. Il nous raconte alors avec un style bien à lui son expérience, et nous promet un véritable « Canadian Dream ». Laurier Internationals reprend ensuite la main et met à nouveau l’accent sur le bien-être des étudiants, sur fond d’analyse de la chanson « Help ! » des Beatles. On termine la matinée sur un dernier repas au Dining Hall : burgers, hot-dogs et brookies sont au rendez-vous. L’après-midi est laissée libre, l’occasion de visiter un peu la ville, même si le soleil de plomb nous fait bien vite rentrer profiter de l’air climatisé.
Lundi, dernier jour de l’International Orientation, mais qui marque un peu notre premier jour en tant qu’étudiants à la Wilfrid Laurier University, puisqu’on s’immerge dans le système d’éducation canadien. Ici, les étudiants ont peu d’heures de cours, mais nous sommes tout de même prévenus : les lectures et autres assignments, à faire en plus des cours, prennent du temps. La présentation théorique cède sa place à un exercice pratique, avec un vrai cours dispensé par un professeur invité. Celui-ci se lance dans un exposé sur la crise des identités canadiennes. L’occasion de mettre en lumière, avec humour, les clichés concernant le Canada. Ainsi, non, on ne croise pas des caribous à tous les coins de rue en Ontario, et la population masculine canadienne ne compte pas uniquement Justin Bieber, Ryan Gosling et Justin Trudeau. Alors que ce weekend d’intégration se clôt, on voit arriver de plus en plus d’étudiants sur le campus de Laurier. Moving Day au Canada est une valse de camions de déménagement, dans lesquels les étudiants ont chargés valises, meubles et bibelots pour l’année scolaire. Frustrant pour ceux qui, comme moi, sont arrivés avec les 23kg de leur bagage en soute. Effrayant pour ceux qui, comme moi toujours, savent qu’ils repartiront avec la même quantité d’affaires de ces freshmen.
Laurier aura réussi rapidement ce que peu d’entre tous ont accompli : me faire enfiler une paire de chaussures à talons un mercredi soir. Mais la raison est louable, puisque la Présidente de l’université convie les étudiants internationaux à une cérémonie et à un discours d’accueil au Lazaridis Hall Atrium. En maitre de cérémonie, Abdul, étudiant international pakistanais en 5ème année, se veut à la fois drôle et reconnaissant envers ceux qui l’ont accueilli à l’université. Au-delà de ça, il nous prévient : « La neige ? Ne vous inquiétez pas, ça arrive ! ». Rires dans l’assistance, surtout quand on sait qu’il fait toujours 30°C ici. La cérémonie débute une fois encore par un « land acknowledgement », mais cette fois, les actes viennent illustrer les paroles, avec la performance du groupe Tribal Vision et de leurs danses traditionnelles des Haudenosaunee. Les groupes étudiants Hawkapella, troupe de chant acapella, et Limelight, troupe de danse k-pop, font également partie du spectacle. La soirée se termine sur un buffet international, où les français ont joué les prolongations bien après la fin des festivités.
Enfin, samedi matin, le jour tant attendu est arrivé. Le réveil sonne à 6h30, Eric nous ayant mis en garde : les bus partent à 8h tapantes. Devant l’University Stadium, cinq bus jaunes typiquement nord-américains nous attendent, prêts à nous emmener pour notre première excursion canadienne. Deux heures plus tard, nous y sommes. La brume est épaisse, mais on les distingue malgré tout : les fameuses Chutes du Niagara. Celles-ci rassemblent en fait trois chutes : les Horseshoe Falls, en forme de fer à cheval, les Bridal Veil Falls, qui figurent un voile de mariée, et les American Falls. Toutes les trois sont reliées par la rivière Niagara, qui fait office de frontière entre la ville de Niagara Falls en Ontario, et sa jumelle dans l’Etat de New York, aux Etats-Unis. Un peu comme Comines France et Comines Belgique, mais version outre-atlantique. On pourrait dire qu’une visite des Chutes du Niagara, à peine dix jours après avoir foulé pour la première fois le sol canadien, tombe une fois de plus dans le cliché. Mais même les plus cyniques ne peuvent qu’être impressionnés par la force de ces mythiques chutes d’eau, qui attirent des visiteurs des quatre coins du monde. Une heure et 120 photos plus tard, on passe par l’une des attractions les plus populaires de Niagara Falls, à savoir le tour en bateau au coeur des Horseshoe Falls, la plus grande des chutes. Ici, le poncho est de rigueur, nous voilà donc tous vêtus d’une tenue rouge distribuée à l’entrée du bateau. Le passage dans la chute est indescriptible tant il est impressionnant. Ici, la question de savoir si l’on mesure 1m49 ou 1m52 n’a plus aucune espère d’importance. La preuve, s’il en fallait une, que l’humain n’est bel et bien à la planète ce qu’une goutte d’eau est à l’océan. On en ressort avec l’impression d’avoir piqué son rôle de Jack Sparrow à Johnny Depp pendant un instant, ce qui n’est pas si stupide quand on sait qu’une partie de la saga a été tournée là. Dans l’après-midi, nous partons à la découverte de la ville de Niagara Falls, qui ressemble à une sorte de grand parc d’attractions. Sur les recommandations d’une vendeuse croisée quelques jours auparavant, il nous fallait aller à la Hershey’s World Factory. On y découvre ce qui est probablement le temple du chocolat en Amérique du Nord. Il est donc logique qu’on y trouve des plaques de près de 2,5kg de chocolat, ainsi que des pots de beurre de cacahuètes de 2kg. La deuxième valise en soute du vol retour risque d’être fortement rentabilisée. Finalement, on passe le reste de la journée à réduire l’espace disponible sur la carte photo, pour être bien sûr d’avoir immortalisé les tant vantées chutes sous leur meilleur profil.
Vous l’aurez compris, la semaine fut donc riche en émotions. Elle donne le coup d’envoi à un périple canadien qui promet d’être fort en sensations. Il nous tarde maintenant d’élargir encore davantage nos horizons nord-américains, car, comme l’ont bien souligné les intervenants de l’International Orientation, c’est en élargissant nos horizons que l’on devient qui l’on est.

Titre : Niagara Falls, Chicago

Lazaridis School of Business and Economics, Waterloo, ON

Lazaridis School of Business and Economics, Waterloo, ON

Dining Hall, Wilfrid Laurier University, Waterloo, ON

Dining Hall, Wilfrid Laurier University, Waterloo, ON

Niagara Falls, ON

Niagara Falls, ON

The Horseshoe Falls, Niagara Falls, ON

The Horseshoe Falls, Niagara Falls, ON

The American Falls and the Bridal Veil Falls, Niagara Falls, ON

The American Falls and the Bridal Veil Falls, Niagara Falls, ON

Niagara Falls, ON

Niagara Falls, ON

Niagara Falls, ON

Niagara Falls, ON

Niagara Falls, ON

Niagara Falls, ON

The Horseshoe Falls, Niagara Falls, ON

The Horseshoe Falls, Niagara Falls, ON

The Horseshoe Falls, Niagara Falls, ON

The Horseshoe Falls, Niagara Falls, ON

Tag(s) : #Culture canadienne, #Voyage
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